Comptabilité

Comprendre le Goodwill en comptabilité : définition et méthodes de calcul

Yannick Agbohoun

Yannick Agbohoun

Responsable Comptable

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Lors de fusions et d'acquisitions, le goodwill représente un enjeu majeur dans la comptabilité des entreprises. En 2023, environ 30 % des actifs acquis dans les grandes transactions de fusions et acquisitions comportent des montants notoires de goodwill, selon un rapport de PwC. Ce concept, également qualifié d'écart d'acquisition, permet d'évaluer la valeur immatérielle d'une entreprise au-delà de ses états financiers traditionnels. Mais comment calculer le goodwill, et surtout, quelle est son importance réelle lors d'une transaction ? Découvrez en détail la définition, les méthodes de calcul et les impacts comptables de cette donnée immatérielle active.

Sommaire

Qu’est-ce que le goodwill, ou écart d’acquisition ?


Le goodwill, ou survaleur en français, représente la différence entre le prix d'acquisition d'une entreprise et la valeur nette de ses actifs identifiables (actifs moins passifs). Il reflète la valeur immatérielle d'une entreprise, souvent non quantifiable directement dans les bilans comptables. Ce surplus est lié à des éléments tels que : 

  • La réputation de la marque ;
  • La clientèle fidèle ;
  • Le savoir-faire des employés ;
  • Ou encore les relations commerciales établies.


Dans le cadre des fusions et acquisitions, le goodwill joue un rôle essentiel, car il permet d'évaluer la partie "cachée" de la valeur d'une entreprise. Contrairement aux actifs matériels (comme les équipements ou les immeubles), ces éléments immatériels influencent fortement la décision d'achat et le prix de vente. Comprendre et maîtriser le calcul du goodwill s’avère donc fondamental pour toute entreprise impliquée dans des opérations de fusion ou d'acquisition.

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Bon à savoir

Le goodwill ne figure dans les états financiers et le tableau comptable d'une entreprise que lorsqu'il résulte d'une acquisition. Une entreprise ne peut pas comptabiliser son propre goodwill.

 

Définition et composantes du goodwill


Le goodwill est un concept complexe qui englobe plusieurs composantes immatérielles d'une entreprise.


Définition du goodwill (survaleur) et différences avec le badwill


En comptabilité, le goodwill est défini comme l'écart d'acquisition positif qui survient lorsque le prix payé pour une organisation dépasse la valeur nette de ses actifs. Cet écart reflète des avantages immatériels exceptionnels comme la marque, le réseau ou les relations clients.


À l'inverse, le badwill se produit lorsque le tarif honoré pour une entreprise est inférieur à la valeur nette de ses actifs. Cela peut indiquer des problèmes sous-jacents dans l'entreprise achetée, comme des difficultés financières ou des perspectives de croissance incertaines.


Les éléments immatériels qui composent le goodwill : marque, réseau, savoir-faire


Le fonds de commerce regroupe plusieurs actifs immatériels, dont :

  • La marque : une enseigne forte et reconnue justifie un écart d'acquisition important, car elle attire des clients et renforce la fidélité.
  • Le réseau commercial : les liens solides avec des partenaires ou des fournisseurs stratégiques augmentent la valeur d'une entreprise.
  • Le savoir-faire : l'expertise et les compétences uniques des employés demeurent difficiles à reproduire, ce qui accroît la survaleur.


Exemple pratique d'évaluation du goodwill


Imaginons qu'une entreprise A achète l'entreprise B pour 5 millions d'euros. Si la valeur nette des actifs identifiables de B est de 3 millions d'euros, alors l'écart d'acquisition ou goodwill s'élève à 2 millions d'euros. Cela signifie que l'entreprise A paie un surplus pour des actifs immatériels comme la notoriété de la marque ou les relations clients.

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À noter

Le goodwill est un actif incorporel non amortissable, mais soumis à des tests de dépréciation annuels, conformément aux normes comptables.

 

Où se trouve le goodwill dans le bilan comptable ?


Le goodwill est un actif incorporel qui apparaît au bilan de l'entreprise acquéreuse. Conformément au plan comptable général, il est enregistré en tant qu'immobilisation incorporelle. Plus précisément, il figure dans la section des actifs immobilisés du bilan, sous la classe 2 (comptes d'immobilisation). Cet enregistrement reflète la survaleur payée lors de l'acquisition, au-delà de la valeur comptable des actifs identifiables de l'entreprise acquise.

 

Savez-vous comment calculer le seuil de rentabilité ?

 

Méthodes de calcul du goodwill


Le calcul du goodwill change selon les normes comptables. Voici quelles sont les différences entre les réglementations nationales et internationales.


Calcul du goodwill selon les normes comptables françaises (ANC)


En France, selon le plan comptable général (PCG), le fonds de commerce est inscrit à l'actif du bilan dans la catégorie des immobilisations incorporelles. Le calcul du goodwill s’effectue en soustrayant la valeur nette comptable des actifs identifiables de l'entreprise acquise du prix d'achat total.


L'Autorité des Normes Comptables (ANC) en France stipule que les écarts d'acquisition englobent la différence entre le prix d'achat et la valeur comptable des actifs, mais aussi les frais liés à l'acquisition, comme les honoraires juridiques. Ces coûts sont rapprochés comme faisant partie intégrante du coût de l'acquisition. 


Concernant l'amortissement, il n'est prévu que si l'écart d'acquisition a une durée d'utilisation limitée. Sinon, un test de dépréciation annuel est obligatoire pour l'évaluation si une perte de valeur s'est produite.


Différence avec les normes IFRS (exemple IFRS 3)


Les normes internationales IFRS, notamment IFRS 3, traitent également du goodwill, mais avec certaines différences. Par exemple, les IFRS ne permettent pas l'amortissement du goodwill. À la place, l'entreprise doit effectuer un test de dépréciation chaque année, et si une perte de valeur est détectée, celle-ci est directement imputée au compte de résultat.


Exemple de calcul pratique


Si une entreprise paie 10 millions d'euros pour acquérir une autre entreprise dont les actifs nets identifiables valent 7 millions, le goodwill sera de 3 millions. Selon les IFRS, ce goodwill doit être testé pour dépréciation à la fin de chaque exercice comptable.

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Bon à savoir

Selon les normes IFRS, le goodwill n'est jamais amorti, mais fait l'objet de tests de dépréciation annuels.

 

Pour aller plus loin : Cash burn : qu'est-ce que c'est ? Comment le calculer ? 


Comptabilisation du goodwill


Une fois le goodwill calculé, il doit être intégré dans les comptes de l'entreprise tout comme le Besoin en fonds de roulement (BFR).


Comment intégrer le goodwill dans le bilan comptable (actif immobilisé) ?


Le fonds de commerce est enregistré à l'actif du bilan comme une immobilisation incorporelle. Il représente la partie du prix d'acquisition qui ne peut être attribué à des actifs physiques ou financiers identifiables.


Test de dépréciation et cas où le goodwill est sujet à une perte de valeur


Chaque année, l'entreprise doit réaliser un test de dépréciation pour vérifier si le goodwill a perdu de sa valeur. Si c'est le cas, l'entreprise doit enregistrer une charge au titre de la dévalorisation, ce qui affecte directement ses résultats financiers.


Pourquoi tester la dépréciation du goodwill en comptabilité ?


Lorsqu'une entreprise acquiert une autre à un prix supérieur à la valeur comptable de ses actifs, un écart d'acquisition, ou un goodwill, se crée. Cependant, après l'acquisition, si la valeur réelle de cet actif diminue, cela génère une dépréciation du goodwill. Cette dévalorisation reflète une baisse de valeur par rapport au montant initialement payé.
Si une dépréciation importante est constatée, cela veut dire que l'acquisition n'a pas occasionné les bénéfices attendus ou que les décisions d'investissement ont été mal orientées.

Pour en savoir plus : Les étapes pour lire et interpréter son budget prévisionnel


Différences entre amortissement et dépréciation du goodwill


Contrairement à d'autres actifs incorporels, le goodwill n'est pas amorti. Cela signifie qu'il n'est pas déprécié de manière linéaire sur une période déterminée. En revanche, un test de dépréciation est réalisé chaque année, et si une perte de valeur est détectée, elle est immédiatement comptabilisée.

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À noter

Une dépréciation du goodwill peut être le signe de difficultés financières ou d'une mauvaise évaluation initiale de l'entreprise acquise.

 

Importance du goodwill lors des fusions et acquisitions


Lors d'une fusion ou d'une acquisition, le fonds de commerce joue un rôle de premier plan dans la valorisation des entreprises.


Impact du goodwill sur la valorisation des entreprises lors d'une acquisition


Le goodwill peut représenter une part importante du prix d'achat d'une entreprise, surtout si celle-ci dispose d'actifs immatériels forts. Un goodwill élevé reflète souvent une valorisation optimisée basée sur des perspectives de croissance future.

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À savoir

Le WACC ( Weighted Average Cost of Capital ), ou CMPC en français est un indicateur clé pour évaluer la rentabilité d'une acquisition, notamment lorsque celle-ci génère un goodwill. En effet, lors d'une fusion ou d'une acquisition, l'entreprise qui achète doit veiller à ce que le retour sur investissement soit supérieur au WACC, faute de quoi la valeur créée par l'acquisition, y compris le goodwill, pourrait ne pas couvrir les attentes des investisseurs. Si le rendement attendu est inférieur au WACC, la dépréciation du goodwill devient plus probable, car cela reflète une baisse de la rentabilité attendue.

 

Stratégies pour maximiser la valeur du goodwill lors des négociations


Pour maximiser la valeur du goodwill, il convient de valoriser correctement les actifs incorporels tels que :

  • La marque ;
  • Les relations clients ;
  • Et le savoir-faire des employés. 


Une analyse comptable pertinente des actifs immatériels de l'entreprise cible favorise une meilleure valorisation lors des négociations.

Une bonne gestion comptable de l’actif immatériel que représente le goodwill, que ce soit en matière de calcul, de comptabilisation ou de tests de dépréciation, reste incontournable pour garantir une transparence financière et une prise de décision éclairée. Une mauvaise gestion peut entraîner des pertes financières importantes et nuire à la santé financière de l'entreprise.


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Yannick Agbohoun

Yannick Agbohoun

Actuellement Responsable Comptable chez Mooncard, Yannick Agbohoun a été l’un des premiers employés de cette entreprise. Il possède une grande expertise dans la gestion de défis complexes en matière de comptabilité et de finance.