TVA
Quel est le régime de TVA pour un auto-entrepreneur ?
Magali Sire
Content manager
Mis à jour le
Le statut d’auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur offre des conditions très avantageuses à un professionnel souhaitant se lancer en indépendant. Le régime fait l’objet, par défaut, d’une franchise en base de TVA, sauf en cas de dépassement des seuils applicables. Découvrez, ci-dessous, l’essentiel à retenir sur la déclaration de TVA en micro-entreprise avec Mooncard.
Sommaire
Auto-entrepreneur : pas de TVA à facturer sous un certain seuil
En matière de TVA, les auto-entrepreneurs peuvent désormais relever de deux situations différentes. Le régime TVA applicable sera celui :
- De la franchise en base de TVA, exonérant de facto le professionnel de récupérer et facturer cet impôt indirect ;
- Ou du régime réel de TVA (simplifié ou normal) si l’augmentation du chiffre d’affaires rend l’auto-entreprise inéligible à la franchise.
Qu’est-ce que le régime de franchise TVA ?
Lors de la création d’une activité en micro-entreprise, le professionnel est soumis, par défaut et automatiquement, au régime de franchise en base de TVA. Cela signifie, tout simplement, que sa micro-entreprise n’est pas assujettie à cette taxe :
- L’entrepreneur ne facture pas la TVA à ses clients. Ses devis et factures indiquent donc uniquement un prix hors taxe (HT).
- Il n’a pas la possibilité de récupérer la TVA acquittée sur le montant de ses propres achats professionnels.
En d’autres termes, un auto-entrepreneur bénéficiant du régime de franchise n’aura jamais à se soucier de la taxe sur la valeur ajoutée.
Bon à savoir
La France comptait près de 2 millions d’auto-entrepreneurs actifs en 2020. Leur chiffre d’affaires moyen s’élevait à 14 883 €, soit bien en-dessous des seuils du régime de franchise. En pratique, la grande majorité des micro-entreprises n’ont donc pas à facturer la TVA.
Quels sont les avantages de la franchise TVA pour un auto-entrepreneur ?
Le régime de franchise en base de TVA peut représenter un important avantage concurrentiel pour un travailleur indépendant, notamment si ses clients sont des particuliers. En effet, il ne facture pas la taxe sur la valeur ajoutée pour son service, ce qui lui permet d’afficher des tarifs plus compétitifs que certains de ses concurrents assujettis. L’absence d’application d’un taux de TVA standard de 20 %, de fait, est loin d’être négligeable par exemple pour un paysagiste ou un coiffeur à domicile…
À l’inverse, la franchise peut constituer un désavantage si l’auto-entrepreneur travaille en majorité avec d’autres entreprises assujetties. Dans ce cas, ses clients ne pourront pas récupérer la TVA, ce qui peut les dissuader de faire appel à ses services.
L’autre atout de l’absence de facturation de la TVA est la simplicité de gestion pour le professionnel. Il est dispensé de réaliser une déclaration régulière ou de verser un acompte.
Conditions d’éligibilité et seuils de chiffre d’affaires
La franchise de TVA est strictement réservée aux entreprises ne dépassant pas un seuil précis de chiffre d’affaires chaque année dans le cadre de leurs activités. En pratique, elle bénéficie donc surtout aux auto-entrepreneurs et aux autres très petites entreprises (TPE). Les plafonds retenus pour les années 2020, 2021 et 2022 s’élèvent à :
- 34 400 € pour les activités de prestation de services ;
- 85 800 € pour les opérations d’achat-vente et la fourniture de logement (hors location meublée, meublé de tourisme, gîte rural et chambre d'hôtes).
Veuillez noter, par ailleurs, que certaines activités sont exclues par nature du régime de franchise. Il s’agit par exemple :
- Des activités soumises à la TVA agricole ;
- De certaines activités commerciales comme la location de matériels ;
- De la vente et de l’export de véhicules neufs dans l'Union européenne ;
- De l’ensemble des activités soumises à la TVA immobilière ;
- De la location vide de biens professionnels..
Bon à savoir
Vous pouvez tout à fait demander un numéro de TVA intracommunautaire et commencer à la facturer même si vous ne dépassez pas encore le seuil de la franchise. Le basculement vers le régime réel peut présenter un intérêt si vous travaillez avec d’autres entreprises assujetties ou souhaitez récupérer votre propre TVA. Il vous suffit d’envoyer une lettre d’option TVA à l’administration fiscale.
L’application du régime réel débutera de façon rétroactive au premier jour du mois de votre demande, pour une durée renouvelable de deux ans.
Quelles sont les obligations d’un auto-entrepreneur en franchise TVA ?
Les contraintes administratives seront réduites au strict minimum si votre micro-entreprise bénéficie du régime de franchise de TVA. Vous n’aurez notamment aucune déclaration à fournir, que ce soit à titre mensuel ou chaque année.
Les factures et devis du professionnel doivent néanmoins faire clairement apparaître la franchise. La formule consacrée à utiliser est la suivante :
« TVA non applicable, article 293 B du Code Général des Impôts (CGI) ».
Seuils TVA auto-entrepreneur : que se passe-t-il en cas de dépassement ?
Le dépassement des seuils de chiffre d’affaires par l’auto-entrepreneur entraîne logiquement son basculement vers le régime réel d’imposition de la TVA. Une marge de tolérance est toutefois prévue par le législateur, avec deux seuils majorés :
- 36 500 € pour les activités de prestation de services ;
- 94 300 € pour les opérations d’achat-vente et la fourniture de logement.
Ainsi, un auto-entrepreneur pourra conserver l'avantage fiscal de la franchise en base de TVA :
- Si son chiffre d’affaires annuel se situe entre le seuil normal et le seuil majoré ; et si ce dépassement ne se renouvelle pas l’année suivante.
- Et si ce dépassement ne se renouvelle pas l’année suivante.
Le dépassement du seuil majoré, en revanche, entraîne toujours le passage au régime réel d’imposition : pas de tolérance en France dans cette situation. Cette transition s’effectue dès le premier jour du mois de dépassement, soit par exemple le 1er novembre si vous franchissez le seuil le 25 novembre. Vous devrez solliciter un numéro de TVA intracommunautaire auprès de votre service des impôts des entreprises (SIE).
Cela peut donc impliquer de rééditer des factures à titre rétroactif pour y inclure la TVA si vous devez y être assujetti : vous devrez faire preuve de vigilance.
Auto-entrepreneurs et régime réel d’imposition de la TVA
Depuis le 1er janvier 2018, les seuils de chiffre d’affaires relatifs au statut fiscal de la micro-entreprise sont supérieurs à ceux du régime de franchise en base de TVA. En pratique, cela signifie donc qu’un professionnel peut désormais commencer à facturer la TVA à ses clients tout en restant auto-entrepreneur, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Réel normal simplifié : le meilleur choix pour un entrepreneur individuel
En théorie, l’auto-entrepreneur dépassant les plafonds de la franchise peut librement opter :
- Soit pour le régime de TVA réel simplifié ;
- Soit pour le régime de TVA réel normal.
En pratique, il aura tout intérêt à choisir le régime simplifié. Ce dernier est accessible à tous les auto-entrepreneurs, quel que soit leur chiffre d’affaires, puisque les seuils sont fixés à :
- 247 000 € pour les activités de prestation de services ;
- 818 000 € pour les opérations d’achat-vente et la fourniture de logement (hors location meublée, meublé de tourisme, gîte rural et chambre d'hôtes).
Le réel simplifié est l’option la moins contraignante pour un entrepreneur individuel assujetti. Au-delà de la TVA à inclure dans toutes vos factures, il vous impose simplement :
- Le paiement de deux acomptes au cours de l’année, respectivement en juillet et en décembre, sur la base du chiffre d’affaires de l’année précédente ;
- La télétransmission d’une déclaration annuelle de régularisation avant le mois de mai de l’année suivante.
Vous pourrez, par ailleurs, continuer à tenir vous-même vos comptes. Le recours à un expert-comptable n’est pas indispensable, dans la mesure où vous parvenez à suivre attentivement le montant global de TVA collectée et récupérable.
Le réel simplifié est aussi recommandé pour le calcul de la TVA sur marge si vous exercez une activité de revente de biens d’occasion ou objets de collection.
Bon à savoir
Le régime dit de « TVA mini réel » peut être un bon compromis si vous êtes intéressé par le régime réel normal pour la TVA mais souhaitez conserver le bénéfice du réel simplifié pour l’imposition de vos revenus.
Un auto-entrepreneur peut-il être soumis au régime normal de TVA ?
Oui ! Un auto-entrepreneur assujetti est libre de choisir le régime normal de TVA auprès des services de l'État s’il le souhaite. Il sera, dans ce cas, astreint à des obligations administratives plus lourdes, avec la télétransmission d’une déclaration de TVA tous les mois.
En contrepartie, il pourra bénéficier d’un remboursement plus rapide d’un crédit de TVA si le montant de sa TVA récupérable dépasse celui de la TVA collectée pendant le mois.
Vous avez la responsabilité d’une micro-entreprise ? Ne perdez pas votre temps précieux à retracer la TVA collectée ou récupérable sur l’ensemble de vos opérations et activités. La solution Mooncard facilite le calcul de la taxe sur la valeur ajoutée par catégorie de dépenses et peut s’intégrer à la quasi-totalité des logiciels de comptabilité. Faites une demande de démo en ligne pour en savoir plus.
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Magali Sire
Magali Sire est Marketing & Brand Content Manager chez Mooncard. Entrepreneur et rédactrice expérimentée, elle joue les couteaux suisses depuis plus de 20 ans en BtoB et BtoC, dans les études, les médias économiques et financiers, ou le retail, et se passionne pour l’évolution des métiers supports.