Comptabilité de trésorerie : 5 choses à retenir

Quel est le principe de la comptabilité de trésorerie ?

Un état des comptes de l'entreprise selon les règles de la comptabilité de trésorerie obéit à un principe d'une grande simplicité : l'expert-comptable doit tenir compte uniquement des mouvements ou « flux » de trésorerie. Ce régime de gestion se distingue par certaines caractéristiques, et implique de limiter l'enregistrement :

• Aux opérations d'encaissement, soit l'ensemble des entrées d'argent.

• Aux opérations de décaissement, soit l'ensemble des sorties d'argent.

La prise en compte de chaque opération dépend de sa date effective de réalisation au cours de l'année. Cela correspond, en règle générale, à la date du mouvement intervenu sur le compte bancaire ou les comptes bancaires de l'entreprise.

À titre d'exemple, le service des ventes d'une entreprise réalise un achat auprès de ses fournisseurs habituels. Le bon de commande mentionne la date du 15 juillet, mais le paiement n'est finalisé sur le compte bancaire que le 13 septembre. C'est à cette dernière date que l'opération sera prise en compte en tant que flux de trésorerie. En résumé :

L'enregistrement des charges de l'entreprise intervient au moment où elles sont effectivement payées. Cette règle s'applique même si le paiement de la charge intervient bien avant ou bien après la prestation dont a bénéficié l'entreprise.

L'enregistrement des produits, de la même manière, est effectif à la date du paiement par le client de l'entreprise. Là aussi, ce principe s'applique si le client règle sa dette longtemps après la fourniture du service ou du produit.

La comptabilité de trésorerie s'oppose de façon directe à la comptabilité d'engagement. Pour rappel, cette dernière enregistre les opérations dès la date de naissance des créances ou des dettes, non à celle des encaissements, ou décaissements des factures correspondantes.

Pourquoi tenir une comptabilité de trésorerie ?

Comme tout autre type de comptabilité financière, la prise en compte des dépenses et recettes via les flux de trésorerie présente un certain nombre d'avantages spécifiques.

• La comptabilité fondée sur les encaissements et les décaissements est particulièrement simple. Elle nécessite une seule écriture par opération, et vous fait donc bénéficier d'un véritable gain de temps au quotidien. La comptabilité d'engagement, à l'opposé, suppose une première écriture au moment du fait générateur (facturation, signature du bon de commande...). Une deuxième écriture doit ensuite être réalisée lors de la régularisation (encaissement ou décaissement). En comptabilité de trésorerie, un expert-comptable sera donc souvent en mesure de travailler plus vite, car le nombre d'écritures à réaliser est moins important. Cela coûtera moins cher à l'entreprise si sa prestation fait l'objet de factures à l'heure. Cette simplicité se distingue par exemple d'une méthode de calcul plus approfondie comme la comptabilité analytique.

• Cette méthode peut être assez facilement automatisée via un logiciel de comptabilité de nouvelle génération. Il est en effet possible de réaliser un export direct d'un relevé du compte bancaire de la société, pour réduire ensuite le travail de saisie par l'expert-comptable.

• La comptabilité de trésorerie autorise un classement intuitif de l'ensemble des pièces comptables. Il suffit de prendre pour base le relevé de compte bancaire, puis d'y rattacher les factures de l'ensemble des ventes et achats concernés, année après année.

Quels sont les inconvénients d'une comptabilité de trésorerie ?

Certains aspects de la comptabilité de trésorerie peuvent venir contrebalancer ses principaux avantages. Il est important de prendre ces critères en compte si vous hésitez sur la meilleure méthode à retenir en clôture d'exercice.

La prise en compte retardée des flux de trésorerie, en fonction de leur date effective de règlement, peut être préjudiciable aux comptes de la société et à son traitement fiscal. Ce sera notamment le cas si l'entreprise engage des dépenses importantes et ne les règle pas avant la clôture de l'exercice.

Dans ce type de situation, la charge nouvelle ne pourra pas valablement être déduite des bénéfices et du résultat de la société en fin d'année. Elle ne pourra donc donner lieu à aucune réduction de l'impôt sur les sociétés.

Par comparaison avec une comptabilité d'engagement plus classique, il convient également d'intégrer d'autres effets de bord :

• Ce régime de comptabilité peut être associé à une certaine complexité fiscale, notamment s'il est associé avec le régime réel normal d'imposition de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Dans ce cas, la société devra intégrer dans ses déclarations de TVA de nombreuses opérations encore non intégrées dans sa comptabilité de trésorerie, avec un risque accru d'erreur. C'est la raison pour laquelle il est préférable d'opter pour un régime de TVA réel simplifié, avec une seule déclaration par année.

• Le bilan et le compte de résultat, peuvent ne pas être la transcription exacte de l'intégralité des opérations survenues pendant l'exercice comptable – les opérations encore non payées ne faisant pas l'objet d'une inscription.

Qui peut tenir une comptabilité de trésorerie ?

Toutes les sociétés ne peuvent pas nécessairement s'engager dans une comptabilité de trésorerie. En effet le plan comptable général préconise plutôt, et par défaut, la tenue d'une comptabilité d'engagement.

Ce régime spécifique est encadré par l'article L123-25 du Code de commerce. Selon le texte de loi :

• Les entreprises imposées au titre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) peuvent choisir la comptabilité de trésorerie si elles ont opté pour le régime réel simplifié de l'impôt sur les sociétés. Leur chiffre d'affaires ne doit donc pas dépasser 818 000 € pour une activité commerciale et 247 000 € pour une activité de services.

• Les entreprises imposées au titre des bénéfices non commerciaux (BNC) peuvent choisir ce régime comptable de plein droit.
  
  
• Les associations n'ayant pas l'obligation légale d'établir des comptes annuels ont aussi la possibilité de choisir ce système.

Dans tous les cas, le recours à un expert-comptable est incontournable pour se conformer à cette méthode très spécifique. La comptabilité budgétaire est une option viable et performante pour les entreprises éligibles.

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