Comptabilité
Tout savoir sur le bilan fonctionnel
Yannick Agbohoun
Responsable Comptable
Mis à jour le
Le bilan fonctionnel constitue l’analyse la plus employée par les gestionnaires pour mesurer l’équilibre financier d’une entreprise. Cette représentation modifiée du bilan comptable reprend ses postes, avant affectation du résultat. Ils sont ensuite réorganisés par fonction, selon le cycle auquel ils se rapportent (investissement, exploitation, financement). Mooncard vous explique comment construire et interpréter un bilan fonctionnel.
Sommaire
Qu’est-ce que le bilan fonctionnel ?
Le bilan fonctionnel est construit à partir d’un bilan comptable, dont la vérification a été effectuée au préalable. Il s’intéresse à l’actif et au passif de l’entreprise. Le bilan fonctionnel se focalise, quant à lui, sur les emplois et ressources. S’il est négatif, la société est dans une situation difficile. Elle est obligée de se financer en empruntant. S’il est positif, l’entreprise présente une bonne santé financière.
Un bilan fonctionnel est utile uniquement s’il est analysé et commenté.
Quel est l’objectif du bilan fonctionnel ?
Le but du bilan fonctionnel est de déterminer d’où provient l’argent et à quelles finalités il est employé. Il permet de mieux appréhender la structure financière et la politique d’investissement de la société. Il met en exergue les grands équilibres financiers de l’entreprise. Le bilan fonctionnel donne une idée de la manière dont les emplois couvrent les ressources de la société.
Quelles sont les rubriques qui composent le bilan fonctionnel ?
Le bilan fonctionnel se compose de différents cycles économiques :
- Le cycle d’investissement : emplois durables ;
- Le cycle d’exploitation (actif) : actif circulant d’exploitation, actif circulant hors exploitation, trésorerie active ;
- Le cycle de financement : financements stables ;
- Le cycle d’exploitation (passif) : dettes d’exploitation, dettes hors exploitation, trésorerie passive.
Actif (emplois) | Passif (ressources) |
---|---|
Emplois stables (ES) | Actif circulant d’exploitation (ACE) en valeurs brutes |
Actif circulant d’exploitation (ACE) en valeurs brutes | Dettes d’exploitation (DE) |
Actif circulant hors exploitation (ACHE) en valeurs brutes | Dettes hors exploitation (DHE) |
Trésorerie active (TA) | Trésorerie passive (TP) |
Total | Total |
Pour vous aider à mieux comprendre, nous allons détailler le contenu de chaque case.
L’actif du bilan fonctionne
Au sein d’un bilan fonctionnel, l’actif (colonne de gauche du tableau) est constitué de plusieurs éléments. La somme de chacun d’entre eux doit correspondre au total général brut du bilan comptable. Il est essentiel de tout prendre en compte. Dans le cas contraire, le bilan fonctionnel ne sera pas équilibré.
-
Les emplois stables (ES)
Les emplois stables correspondent au total de l’actif immobilisé brut, inscrit dans le bilan comptable simplifié ou classique. Il s’agit des immobilisations possédées par l’entreprise. Le montant à reporter dans cette case est inscrit dans la première colonne du total de l’actif immobilisé. La colonne « brut » est située juste avant les colonnes « amortissements, provisions » et « net ».
-
L’actif circulant d’exploitation (ACE)
L’actif circulant d’exploitation s’obtient en additionnant :
- Les stocks et en-cours ;
- Les avances et acomptes ;
- Les créances clients ;
- Les charges constatées d’avance et comptes rattachés.
Plus le montant est élevé, plus l’entreprise est susceptible de se retrouver dans une situation financière délicate. Il s’agit d’argent qu’elle doit gagner, mais qu’elle n’a pas encore perçu. Cette case rassemble l’ensemble des éléments ayant des effets négatifs sur la trésorerie de la société.
-
L’actif circulant hors exploitation (ACHE)
L’actif circulant hors exploitation intègre le montant des autres créances.
-
La trésorerie active (TA)
La trésorerie active représente les disponibilités de l’entreprise. Il s’agit de la trésorerie dont elle dispose de manière « concrète ».
Le passif du bilan fonctionnel
Le passif du bilan fonctionnel inclut différents postes. Nous vous les présentons juste après.
-
Les ressources stables (RS)
Pour obtenir les ressources stables, il faut additionner :
- Le total des amortissements, provisions ;
- Le total des capitaux propres ;
- Le total des provisions pour risque et charges ;
- Les dettes financières (emprunts auprès des banques – concours bancaires). Les concours bancaires ne sont pas considérés comme des ressources de long terme.
-
Les dettes d’exploitation (DE)
Pour les calculer, vous devez faire l’addition entre :
- Les arrhes, avances et acomptes reçus ;
- Les dettes fournisseurs ;
- Les dettes fiscales et sociales.
Il s’agit de l’ensemble des dettes en lien avec l’activité de l’entreprise.
-
Les dettes hors exploitation (DHE)
Les dettes hors exploitation intègrent toutes les dettes restantes (dettes sur les immobilisations, autres dettes). Elles ne relèvent pas directement de l’exploitation de l’entreprise.
-
La trésorerie passive (TP)
La trésorerie passive est constituée des concours bancaires.
Comment analyser un bilan fonctionnel ?
Pour évaluer la santé d’une société, il convient d’apprécier son équilibre financier. Ce dernier est déterminé en utilisant trois indicateurs de gestion :
- Le fonds de roulement net global (FRNG) ;
- Le besoin en fonds de roulement (BFR) ;
- La trésorerie nette (TN).
Le fonds de roulement net global (FRNG)
La première étape consiste à vérifier l’équilibre à long terme de la société. La notion de fonds de roulement entre alors en jeu. Son calcul est le suivant :
FRNG = ressources stables – emplois stables.
Par principe, les ressources stables doivent au moins couvrir les emplois stables. L’excédent de fonds de roulement constitue une ressource supplémentaire. Il permet à la société de couvrir ses besoins de financement à court terme. Plus l’excédent est important, plus l’entreprise est capable d’affronter sereinement d’éventuels imprévus.
Si le fonds de roulement net global est négatif, les ressources durables ne sont pas importantes pour financer les emplois stables. La différence est compensée par les financements dits de court terme de l’entreprise. Cette situation est susceptible de générer un déséquilibre financier. Pour y pallier, l’entreprise est contrainte de trouver d’autres sources de financement à long terme comme :
- Une augmentation de capital social ;
- La souscription d’un emprunt à long terme ;
- La cession d’immobilisations ;
- Un apport en compte courant d’associés.
Pour analyser au mieux le FRNG d’une entreprise, il ne suffit pas de savoir s’il est positif ou négatif. Il convient de l’étudier en s’intéressant à son secteur, sa taille ou encore son activité.
Le besoin en fonds de roulement (BFR)
À l’inverse du FRNH, le besoin en fonds de roulement donne un aperçu de l’équilibre financier sur le court terme de l’entreprise. Il est obtenu en calculant la différence entre les emplois et les financements à court terme. Dans le cadre d’un bilan fonctionnel, deux types de BFR peuvent être déterminés :
- Le besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE), calculé ainsi = actif circulant d’exploitation (ACE) – dettes d’exploitation (DE). Si le résultat obtenu est positif, il matérialise un besoin en financement lié au cycle d’exploitation. Pour le satisfaire, l’entreprise peut augmenter la rotation de ses stocks, négocier un prolongement du délai de règlement avec ses fournisseurs ou encore proposer des escomptes à ses clients. Si le résultat est négatif, l’entreprise dispose des ressources nécessaires pour financer son exploitation. Elle n’est pas contrainte d’utiliser l’excédent du fonds de roulement.
- Le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE). Il s’agit de la part du besoin en financement non engendrée par l’exploitation de la société. À l’inverse du BFR d’exploitation, il évolue indépendamment du chiffre d’affaires (CA). On le calcule de la manière suivante : actif circulant hors exploitation (ACHE) - dettes hors exploitation (DHE).
L’addition entre le BFRE et le BFRHE donne le besoin en fonds de roulement global (BFRG).
La trésorerie nette de l’entreprise
Cet indicateur est destiné à juger de l’équilibre global d’une société. Il se calcule de manière verticale
(FRNG – BFRG) ou horizontale (trésorerie active (TA) – trésorerie passive (TP)).
Si la trésorerie est positive, l’entreprise a une liquidité immédiate. Toutefois, une trésorerie positive dormante ne démontre pas une bonne gestion. Pour la faire fructifier, l’entreprise a tout intérêt à placer l’excédent de sa trésorerie.
Une trésorerie négative est le signe d’un déséquilibre fonctionnel. S’il venait à perdurer, la société pourrait entrer dans une relation de dépendance avec sa banque.
Bon à savoir
Des ratios financiers peuvent être utilisés pour compléter l’analyse du bilan fonctionnel
Parmi les ratios, nous retrouvons :
- La couverture des emplois stables : ressources stables / emplois stables ;
- La couverture des capitaux investis : ressources stables / emplois stables + BFRE ;
- L’autonomie financière de l’entreprise : capitaux propres / ressources stables.
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