Comptabilité
Tout savoir sur le bilan passif comptable
Yannick Agbohoun
Responsable Comptable
Mis à jour le
Le bilan comptable, comme le compte de résultat et l’annexe, est un document obligatoire pour la plupart des entreprises. Ce document de synthèse photographie, à une date déterminée, ce que détient et doit une société. Les éléments y sont exprimés en valeurs financières. La plupart du temps, le bilan comptable présente les données des deux exercices sociaux (ou comptables) les plus récents. Cela permet de comparer plus facilement les évolutions dans le temps. Définition, classement des postes, contenu, bilan simplifié… Mooncard vous dit tout sur le passif du bilan comptable.
Sommaire
C’est quoi le passif de l’entreprise ?
Au sein d’un bilan comptable, il y a deux parties : l’actif et le passif. Elles constituent le patrimoine d’une entreprise. L’actif et le passif apparaissent dans deux colonnes différentes du tableau : l’actif, à gauche, le passif, à droite. La répartition des entrées et sorties de fonds dans le bilan comptable permet d’évaluer la valeur de l’entreprise.
L’actif rassemble les biens et droits possédés par la société : brevets, créances, matériel, etc. À l’intérieur de l’actif sont distingués l’actif immobilisé et l’actif circulant. Ces éléments ont une valeur économique positive. En effet, il s’agit d’une entrée de ressources dans l’entreprise.
Le passif est composé de :
- Capitaux propres, regroupés au sein du passif immobilisé. Il s’agit des ressources permanentes de l’entreprise : capital social, réserves, résultat, dettes à long terme ;
- Dettes, dans le passif circulant. Il intègre les ressources à court terme. Autrement dit, ce que l’entreprise doit à ses fournisseurs, aux impôts ou encore aux organismes sociaux.
Les éléments répertoriés au passif du bilan comptable représentent une sortie de ressources. Ces dernières sont utilisées par la société pour financer ses actifs immobilisés ou circulants.
Dans un bilan comptable, les colonnes actif et passif sont toujours égales. Toutefois, l’entreprise peut réaliser un bénéfice, provoquant une hausse de son actif. Elle disposera de plus d’argent sur son compte bancaire ou utilisera le bénéfice pour acquérir de nouvelles machines. Les associés possédant le capital de la société sont propriétaires du bénéfice généré. En ce sens, il constitue une dette de l’entreprise par rapport à ses associés. Ainsi, le bénéfice vient aussi gonfler le passif du bilan comptable. Les associés peuvent utiliser tout ou partie de cette dette pour se payer ou la laisser à disposition de l’entreprise.
Comment sont classés les postes du bilan comptable ?
Au sein du bilan, les postes de l’actif sont hiérarchisés suivant leur liquidité. Elle représente la facilité ou la peine à laquelle l’entreprise fait face pour les transformer en argent rapidement. Les postes sont ordonnés du moins liquide (haut du bilan comptable) au plus liquide (bas du bilan). Prenons un exemple. À l’actif, les stocks sont placés au-dessus du poste des créances clients. Pour transformer les stocks en argent, il convient de le céder, puis d’encaisser la créance. La créance client est, quant à elle, déjà « active », il suffit de l’encaisser. Par conséquent, elle est plus liquide.
Au passif du bilan, les dettes de l’entreprise sont classifiées par ordre décroissant d’échéance. En haut apparaissent les dettes à long terme. En bas, celles qui sont exigibles dans un court laps de temps. Il s’agit, par exemple, des factures à régler aux fournisseurs, des salaires à verser aux collaborateurs ou encore des taxes.
Bien distinguer la partie haute et la partie basse du bilan comptable
La partie haute du bilan est composée de postes ayant un cycle long, comme les capitaux propres, au passif et l’actif immobilisé, à l’actif. Peu liquides, ces éléments sont durables. Ils sont destinés à perdurer sur plusieurs années ou exercices comptables. Ainsi, il est essentiel que les ressources permanentes financent les actifs immobilisés. L’excédent de capitaux permanents doit être capable de financer le cycle d’exploitation de la société. Il s’agit du fonds de roulement (FR).
La partie basse du bilan comptable comporte les postes ayant un cycle court. Il s’agit d’éléments évoluant rapidement, en quelques semaines ou mois.
Quels postes figurent au passif du bilan comptable ?
Le passif est composé des comptes de classe 1 (capitaux), 4 (comptes de tiers) et 5 (comptes financiers). Tour d’horizon des différents postes inscrits au passif du bilan comptable.
Les capitaux propres
Localisés en haut du passif, les capitaux propres représentent les ressources stables, durables de l’entreprise. Nous y retrouvons :
- Ce que les associés ont apporté, au moment de la création de la société : les apports en capital ;
- La prime d’émission (augmentation de capital) ;
- Les éventuelles subventions d’investissement ;
- Les bénéfices non distribués. Le plus souvent, ils sont affectés sur le compte « réserves » ;
- Le résultat de l’exercice social clos. Il constitue soit une perte, soit un bénéfice.
Si la société a enregistré des provisions spécifiques, elles peuvent être présentes au sein des capitaux propres. Il s’agit de provisions réglementées, comme l’amortissement dérogatoire.
Sous les capitaux propres sont inscrites les provisions pour risques et charges. Ces dernières sont comptabilisées pour anticiper une future charge, en lien avec un événement précédent la clôture, dont l’accomplissement est incertain. Ces provisions représentent une dette potentielle. Leur montant n’est pas établi précisément. Il peut, par exemple, s’agir du redressement fiscal ou social de l’entreprise ou d’un litige avec un collaborateur.
Les dettes et charges à régler
Au sein du passif du bilan comptable, les emprunts et dettes comprennent :
- Les emprunts obligataires convertibles ;
- Les emprunts et dettes contractés auprès des établissements bancaires ou organismes de crédit ;
- Les autres formes de crédits, dont les prêts participatifs, par exemple ;
- Les avances en compte courant d’associé ;
- Les découverts bancaires.
Il s’agit de dettes à moyen ou long terme.
Plus bas sont listées les dettes dont l’échéance est inférieure à un an :
- Les avances et acomptes reçus sur les commandes clients en cours ;
- Les dettes fournisseurs et des comptes rattachés ;
- Les dettes fiscales et sociales ;
- Les dettes diverses, non intégrées dans les autres postes.
Il est aussi possible d’inclure les produits constatés d’avance dans cette partie. Ils font référence à des produits ayant été constatés en N, mais attribuables à l’exercice comptable N+1. La prestation ou marchandise n’ayant pas été effectuée/livrée, ils s’apparentent à une dette.
Les écarts de conversion
Les écarts de conversion se rattachent à des gains ou pertes latentes sur les dettes et créances libellées en monnaie étrangère. La dette n’étant pas encore parvenue à son terme, il convient de provisionner les gains ou pertes latentes.
Les dettes et créances sont comptabilisées en euros. Elles sont actualisées en fin d’exercice comptable, aux taux de change en vigueur à cette date. L’écart de conversion vient alors rétablir l’équilibre du bilan comptable. Si les gains latents ne jouent pas dans la formation du résultat, les pertes génèrent, quant à elles, la constitution d’une provision pour risque.
Comment affecter le résultat d’exercice ?
Lors de la clôture d’un bilan pour un exercice social N, le résultat net de l’exercice est affecté au sein d’un poste spécifique. Ce dernier est situé en haut du passif, au sein des capitaux propres. La somme est seulement « figée » au moment de la prise de décision concernant l’affectation du résultat. Le choix est fait lors de l’assemblée générale (AG) annuelle d’approbation des comptes.
En N+1, deux situations peuvent se présenter :
- Le résultat de l’exercice comptable N est une perte. Dans ce cas, il n’est pas possible de distribuer des dividendes. La perte est affectée au compte « report à nouveau ». Le résultat, négatif, vient réduire les fonds propres.
- Le résultat de l’exercice social N est positif. Au moment de l’assemblée générale ordinaire (AGO) d’approbation des comptes, les actionnaires ou associés décident de distribuer des dividendes sur la totalité ou une partie de la somme. Les dividendes versés ne seront pas intégrés aux capitaux propres. Le montant restant peut être affecté au sein d’un compte de réserve ou d’un compte de report à nouveau.
Quelle est la différence entre le modèle normal et simplifié du bilan comptable ?
Si vous remplissez au moins 2 des critères suivants, vous pouvez simplifier la présentation de votre bilan comptable.
Microentreprises | Petites entreprises (PE) | Moyennes entreprises (ME) | |
---|---|---|---|
Total du bilan comptable ne dépassant pas | 350 000 euros | 6 000 000 euros | 20 000 000 euros |
Chiffre d’affaires inférieur à | 700 000 euros | 12 000 000 euros | 40 000 000 euros |
Nombre moyen de salariés permanents | 10 | 50 | 250 |
Simplification comptable | Bilan comptable et compte de résultat simplifiés / Établissement de l’annexe comptable non requis | Bilan comptable et compte de résultat simplifiés | Bilan comptable et compte de résultat simplifiés |
Le bilan comptable simplifié mentionne moins de catégories que le modèle normal :
- Actif immobilisé (immobilisations corporelles, incorporelles, financières) ;
- Actif circulant (stocks de marchandises, matières premières en cours, avances et acomptes versés sur commande, créances sur les clients et comptes rattachés, disponibilités, etc.) ;
- Capitaux propres ;
- Charges et produits constatés d’avance ;
- Provisions pour risques et charges ;
- Dettes (crédits, avances et acomptes reçus sur commandes clients en cours, dettes fournisseurs).
Comment financer les cycles d'une entreprise ?
L'exploitation, l'investissement et le financement sont les trois cycles fondamentaux de toute entreprise.
La gestion financière du cycle d’exploitation
Le cycle d’exploitation englobe toutes les activités opérationnelles quotidiennes d'une entreprise, allant de l'achat de matières premières à la vente des produits finis. L'une des problématiques centrales de ce cycle est le décalage de trésorerie.
Voici les mécanismes de financement :
- Découvert autorisé : c’est une solution courante pour pallier les décalages temporaires de trésorerie. Avec l'accord de la banque, l'entreprise peut maintenir un solde négatif pour une période définie ;
- Instruments de crédit : l'affacturage et l'escompt permettent d'accélérer les encaissements. Ces instruments facilitent la transformation des créances clients en liquidités, réduisant ainsi le décalage de trésorerie.
Le financement du cycle d’investissement
Ce cycle concerne les dépenses engagées pour acquérir ou renouveler les actifs de longue durée nécessaires au fonctionnement de l'entreprise.
Voici comment les financer :
- Financement interne avec l'utilisation des ressources générées en interne comme l'autofinancement, la mobilisation des réserves ou les contributions des associés ;
- Financement externe :
- Crédits bancaires et les emprunts classiques auprès des établissements financiers ;
- Crédit-bail qui permet à l'entreprise de louer un actif pendant une durée définie avant d'envisager son acquisition ;
- Financement participatif avec une mobilisation de capitaux via des plateformes en ligne pour soutenir des projets spécifiques ;
- Subventions avec des soutiens financiers accordés par des organismes publics pour stimuler des investissements ciblés.
Stratégies pour le cycle de financement
Ce cycle évoque la manière dont l'entreprise se finance, que ce soit par des fonds propres ou des fonds empruntés.
Modes de financement possibles :
- Financement interne et l'utilisation des excédents générés par l'activité pour financer les besoins internes ou pour réinvestir et ainsi accroître la valeur de l'entreprise ;
- Financement externe :
- Emprunts et levées de fonds par le biais de crédits bancaires traditionnels ;
-
Augmentation de capital avec l’accueil de nouveaux associés ou mobilisation de capitaux supplémentaires par les actionnaires existants.
- Emprunts et levées de fonds par le biais de crédits bancaires traditionnels ;
La maîtrise du financement des différents cycles est capitale pour garantir la pérennité et la croissance d'une entreprise.
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