Quels sont les atouts et les limites du point mort ?
Pour les chefs d’entreprise, le point mort est un outil d’aide à la décision. Il leur sert de base pour déterminer :
- Les objectifs d’ordre commercial minimums à atteindre de manière à couvrir les coûts fixes ;
- Le moment où leur entreprise, si elle souhaite se lancer sur un nouveau marché (hausse du chiffre d’affaires) et a besoin de nouvelles structures (accroissement des charges fixes), deviendra rentable ;
- L’incidence des charges fixes sur la rentabilité de la société ;
- Les répercussions des évolutions structurelles (nouveau loyer, embauches) sur la génération de bénéfice et l’atteinte des objectifs de l’entreprise.
Il est possible de décliner le point mort par :
- Établissements ;
- Types d’activités ;
- Types de produits ;
- Marchés.
Si le point mort a de multiples avantages, il a aussi des limites. Il s’agit d’un indicateur prévisionnel. Il est soumis aux aléas en lien avec les fluctuations des cours d’achat ou des événements imprévisibles comme les pannes de machines. D’où la nécessité de le calculer de manière régulière.
Le point mort suppose que les charges variables croissent conjointement au chiffre d’affaires. Or, ce n’est pas toujours le cas, notamment si l’entreprise est soumise à une forte saisonnalité.
Comment calculer le point mort de sa société ?
Pour bien comprendre le calcul du point mort, prenons un exemple concret. Chaque année, une société supporte au total 30 000 euros de charges (20 000 euros de charges fixes, 10 000 euros de charges variables). En moyenne, elle génère un chiffre d’affaires de 2 500 euros par mois, soit 30 000 euros par an. Pour connaître son point mort, l’entreprise doit commencer par calculer son seuil de rentabilité :
Seuil de rentabilité : charges fixes / [(chiffre d’affaires - charges variables) / chiffre d’affaires].
Dans notre exemple, 20 000 / [(30 000 – 10 000) / 30 000] = 30 000 euros. Ce résultat correspond au chiffre d’affaires à générer pour couvrir les coûts fixes et parvenir à un résultat nul.
Une fois le seuil de rentabilité déterminé, l’entreprise peut calculer le point mort.
Point mort : (seuil de rentabilité / chiffre d’affaires annuel) x 360.
Dans notre exemple, (30 000 / 30 000) x nombre de jours d’activité (en règle générale, 360) = 360 jours.
Au 360e jour de son activité, soit 12 mois, la société commencera à produire des bénéfices. Si elle n’atteint pas le point mort, elle réalise une perte. Si elle l’atteint, sans le dépasser, elle équilibre ses résultats.
Charges fixes et variables : deux éléments incontournables dans le calcul du point mort
Les charges fixes ou coûts indirects ne sont pas rattachés au processus de production du bien ou de réalisation du service. Néanmoins, ils contribuent au bon fonctionnement de la société. Leur particularité est de ne pas évoluer suivant les quantités produites.
Ils regroupent les frais généraux : abonnements, assurance, loyer, frais de publicité, etc. Les charges fixes intègrent aussi les salaires des collaborateurs « non productifs » : les comptables, commerciaux ou encore les dirigeants de l’entreprise.
Les charges variables ou directes sont liées à la production de biens ou de services. Elles évoluent selon le nombre de produits élaborés ou de prestations de service accomplies. Elles rassemblent les charges :
- D’approvisionnement : matières premières, marchandises, fournitures, consommables, frais de livraison ;
- De production : frais de consommation d’énergie, carburant, charges de personnel affecté à la production.
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