Le lean management : quels atouts pour l’organisation de votre entreprise ?
Faire la chasse aux gaspillages, optimiser le moindre mouvement ou déplacement, identifier tout ce qui peut être une source de perte de temps ou d’inefficacité… Les principes fondamentaux de cette doctrine ont tout pour enchanter un CEO ou un directeur administratif et financier !
La rationalisation de l’environnement de travail, en effet, est une source précieuse d’économies au quotidien.
La mise en application de la méthode lean, malgré tout, ne peut se faire à l’aveugle ou de façon trop radicale. Apprenez d’abord à identifier les spécificités de votre organisation, puis agissez avec prudence.
Qu’est-ce que le lean ? D’abord et avant tout un système de pensée qui valorise le minimalisme et l’efficacité.
L’idée consiste à améliorer la productivité de l’entreprise tout en optimisant l’utilisation des ressources, qu’il s’agisse du temps de travail des salariés, des matières premières, des dépenses professionnelles ou encore de l’espace occupé par le stock.
Le management lean trouve son origine au Japon, et plus spécifiquement chez le constructeur automobile Toyota.
Fascinés par le succès du « Toyota Production System » (TPS) mis en place par Taiichi Ohno, plusieurs chercheurs de l’université américaine MIT (Massachussets Institute of Technology) comme James P. Womack et Daniel T. Jones ont cherché à conceptualiser cette méthode, et à fournir une vraie définition du lean management.
Ces recherches ont donné lieu à la publication d’un livre intitulé Le Système qui va changer le monde, qui sert encore aujourd’hui de livre de chevet pour tous les inconditionnels de la méthode !
La méthode lean cherche à chasser et à éliminer entièrement, au sein du processus de production, toutes les actions qui n’apportent pas une plus-value directe au produit, comme des gestes et déplacements superflus, une complexification inutile de la chaîne de production, etc…
Les théoriciens du lean management ont élaboré une liste de quatorze principes fondamentaux, eux-mêmes regroupés dans quatre grandes catégories :
Le lean management permet de gagner en efficience et d’augmenter la productivité du travail dans n’importe quelle entreprise, que ce soit dans le secteur industriel ou dans celui des services.
Dès la mise en place du « système Toyota », Taiichi Ohno avait su identifier les principales sources de gaspillage polluant la vie de l’entreprise et nuisent à son efficacité.
Le premier coupable est bien souvent la surproduction par rapport à la demande réelle de la clientèle : une production trop importante entraîne une perte de temps et de ressources mais aussi l’apparition de stocks excessifs, qui nécessitent dès lors une surface immobilière plus conséquente.
La fluidité du processus de production peut, quant à elle, être entachée de plusieurs vices : le taux de produits défectueux ou nécessitant une retouche est à surveiller scrupuleusement, avec en perspective l’idéal d’un bien ou service « zéro défaut » du premier coup (« once and done »). Attention également aux délais d’attente improductifs entre les différentes phases de votre processus.
Les autres éléments de « non-valeur ajoutée » incluent enfin tous les déplacements et transports inutiles du salarié ou du produit.
Le lean management est un système globalisant par nature : il concerne à divers degrés l’ensemble des personnels de l’entreprise, depuis les équipes de production jusqu’aux cadres de direction qui doivent tous s’engager à être plus productifs. Son bon fonctionnement suppose donc une adhésion de tous les acteurs impliqués.
Pour favoriser la bonne mise en œuvre de ces nouvelles méthodes de travail, il est préférable de ne pas choisir une communication purement descendante à base de séances d’information, et de privilégier plutôt des groupes de travail par thématiques, associant des représentants de tous les salariés.
Pour gagner en productivité et tirer vraiment bénéfice de la méthode lean, il est indispensable de l’appliquer en intégralité et de ne surtout pas opter pour une mise en œuvre « à la carte ». De trop nombreux managers se contentent ainsi de retenir les principes liés à l’optimisation des processus de production sans pleinement intégrer les principes de développement humain et d’amélioration en continu et dans le consensus.
Attention, car il peut en résulter une dégradation significative du bien-être au travail, avec tous les risques psycho-sociaux que cela implique ! Ces applications partielles et mal informées du lean management expliquent aussi pourquoi les syndicats de salariés affichent en général une position assez hostile.
Évitez également de faire de la méthode lean un outil commode pour détecter et licencier les salariés « improductifs », ce qui garantirait l’absence totale d’adhésion en interne.
Les entreprises d’aujourd’hui ont tout à gagner en adoptant les principes du lean management, à condition toutefois de ne pas en avoir une interprétation trop rigoriste et désincarnée.